Histoire
de l'OM
Comme dans de nombreux autres
endroits c'est grâce à la mer que le football est arrivé
à Marseille.
Si le port du Havre, très proche de l'Angleterre, a été
la première porte d'entrée du
football " moderne ", les nombreux anglais (marins,
ouvriers, ingénieurs et autres) qui débarquaient au
Vieux Port ont réussi à propager ce " nouveau " sport.
Au début ils organisaient des matches entre eux, le plus
souvent de football rugby. Car en ce temps là il
existait " deux " football.
Celui cité ci-dessus, qui est l'ancêtre du rugby actuel,
et l'autre dit football association qui aura plus de mal
à démarrer puisqu'il faut attendre 1895 pour trouver la
trace de la première rencontre de ballon rond. Parmi les
sociétés existantes, le Sporting Club de Marseille
(fils du " Fol Club ") est celui qui va être le
déclencheur en ajoutant une
section " association ".
La disparition du SCM en 1897 (il reviendra un an plus
tard) va donner l'idée à d'autres mordus de créer de
nouvelles équipes et parmi elles le Football Club de
Marseille.
Celui-ci commença en jouant au rugby, puis vint au
football (fusion avec l'Epée, club d'escrime !) et fin
1899 va s'effacer devant l'Olympique de Marseille dont
les statuts sont définitivement adoptés quelques mois
plus tard. Premier engagement et premier titre :
champion du Littoral pour la saison 1899/1900.
Devant le développement du
football en France, un championnat " national " va être
organisé. Il met aux prises les différents champions
régionaux mais sur un seul match éliminatoire. Et l'OM y
participe pour la première fois à la fin de la saison
1902/1903. Il atteindra la 1/2 finale qu'il ne…jouera
pas. Une histoire
de joueur non qualifié aux tours
précédents l'en privera. L'OM sera abonné à cette 1/2
finale (1904,1905,1907,1908) sans jamais arriver à la
gagner. Il lui faudra attendre 10 ans pour revenir au
sommet. En effet, de 1909 à 1914 un nouveau venu, le
Stade Helvétique, va à chaque fois devancer les " blancs
" sur le plan régional et même devenir 3 fois Champion
de France. La guerre 14-18 va suspendre presque toute
activité sportive. La paix revenue, de nombreuses
compétitions concurrentes sont organisées au plan
national. L'une d'elles, la Coupe Nationale de l'USFSA
(l'un des grands organismes sportifs de l'époque) va
permettre à l'OM de jouer sa première finale (perdue 1-4
contre le Havre Athlétic Club). Cette même année 1918
est lancée une toute nouvelle épreuve qui va faire de
l'OM son plus illustre représentant : la Coupe de
France. Pour la petite histoire, le premier match verra
l'OM battre l'Herculis de Monaco.

L'année suivante voit
la création de la Fédération française de Football qui
devient l'organisme unique du ballon rond puis est crée
la Ligue du Sud Est. Celle-ci va mettre sur pied un
championnat très relevé qui sera largement dominé par le
FC de Sète (champion de 1921 à 1926 inclus) avant que
l'OM n'enlève son premier titre en 1929. Entre temps
c'est le premier trophée national avec la victoire (3-2
contre le rival sétois) en finale de la Coupe de France
1924. Suivie de deux autres succès (1926 et 1927), de 3
Championnats du Sud Est (1929 à 1931) et du titre de
Champion de France en battant le Club Français (Paris)
par 3 à 2 en 1929. Une pléiade d'internationaux joue
alors sous le maillot blanc : Alcazar, Allé, Crut,
Dewaquez, Durand, Durbec, Gallay et Jean Boyer. Ce
dernier a été, en 1923, le premier
marseillais à évoluer en équipe
nationale. 1932 est une date importante. C'est la
création du professionnalisme et l'OM s'engage dans
cette nouvelle aventure qui débute le 11 septembre par
une victoire 2-1 à Lille grâce à un doublé d'Alcazar. Ce
premier championnat était divisé en 2 poules de 10
équipes. Les Olympiens termineront seconds à 5 points de
Lille, premier champion de l'ère professionnelle. Les 7
premiers de chaque groupe vont former la division 1 de
la saison 1933/34 où l'OM va incroyablement laisser
échapper ce qui aurait pu être son premier doublé. Tout
d'abord la finale de la Coupe l'oppose à nouveau au FC
Sète qui va gagner 2-1 dans des conditions houleuses. Il
y a tellement de monde que les barrières des tribunes
ont cédé et le public se trouve même sur les bords du
terrain. L'ambiance est électrique. L'OM est diminué,
Kohut est mal remis d'un claquage et Zermani (qui ouvre
le score en étant hors-jeu) se blesse en fin de
mi-temps. Sète va prendre l'avantage en marquant deux
fois avant qu'Alcazar n'égalise à la 78è. Mais Zermani,
le passeur, était en position irrégulière. Cette fois le
but est refusé mais Alcazar, Di Lorto et Zermani
protestent tellement qu'ils seront, après délibération
de la commission de discipline de la ligue, suspendus 15
jours. La déception passée, le championnat va venir,
croit-on, panser les plaies. Il reste 1 seul match à
jouer pour Sète et 3 pour l'OM, en tête avec 1 point
d'avance. Privé de Zermani blessé et d'Alcazar (retenu
dans l'équipe de France qui joue à Amsterdam contre les
Pays-Bas) le premier match en retard est perdu chez le
Cercle Athlétique de Paris, alors dernier ! Encore une
défaite pour la dernière journée régulière à Lille avec
Alcazar (gracié) mais sans Zermani ni Di Lorto (l'OM
joue d'ailleurs avec le 3e gardien, le second étant
blessé) alors que, chez lui, Sète en battant Antibes
prend la tête. Tout se joue donc à Marseille lors du
dernier match en retard contre l'Excelsior. Roubaix
s'impose 4-2. Les rêves de titre s'envolent et pour
couronner le tout la part de recette de l'OM sera volée
dans la nuit !
Heureusement la saison
1934/35, malgré une médiocre 9è place en championnat, va
ramener la Coupe sur le Vieux-Port (victoire 3-0 contre
Rennes) avec Raymond Durand déjà vainqueur en 1927.
Après une bien pâle saison 1935/36 (6e en division 1,
éliminé en 1/8 de Coupe) c'est la consécration avec la
victoire en 1936/37. Ce fut le championnat le plus
disputé de l'avant-guerre. L'OM qui n'occupait que la 8e
place le 24 octobre apparut en tête le 1er mars pour ne
plus être dépassé. À égalité de points (38) avec
Sochaux, c'est le goal-average (nombre de buts marqués
divisé par le nombre de buts encaissés) qui départagea
les deux formations (1,769 contre 1,333). Le
renouvellement de l'équipe (seuls 3 joueurs de la finale
35 sont toujours présents) a réussi et il en précède un
tout aussi important : l'abandon du stade de l'Huveaune
pour le Vélodrome, tout fraîchement construit pour la
Coupe du Monde 1938. Les championnats 1937/38 et 1938/39
voient l'OM finir à chaque fois seconds et à chaque fois
à 2 points des premiers (Sochaux puis Sète). La Coupe,
quant à elle, continue de sourire à Marseille. Elle est
de nouveau sur la Canebière en 1938 après la victoire
sur Metz (2-1 après prolongations).

L'Olympique de Marseille devient seul
détenteur du record avec ce 5e succès.
La guerre va bien évidemment bouleverser le football
français et de 1939/40 à 1942/43 les notions de
divisions sont abolies pour faire place à des
championnats par Zone. Second la première année (dans un
groupe de 5 équipes), l'OM gagnera l'édition suivante (9
clubs), puis finira 5e sur 9 et enfin 3e sur 16. En
Coupe, défaite en finale 1940 après avoir mené 1-0
contre le RC Paris et malgré de vigoureuses
protestations sur des hors-jeu présumés pour les 2 buts
parisiens. Le vétéran de l'équipe marseillaise, le
Hongrois Eisenhoffer, a 40 ans ! Il a disputé les Jeux
Olympiques en ce même lieu en 1924 ! A l'occasion de la
finale de 1943 contre Bordeaux, les dirigeants Olympiens
déposent réclamation pour non-qualification en Coupe du
girondin Nemeur. Le 17 mai, la commission donne
Marseille gagnant, alors que la finale s'était terminée
sur un score de parité (2-2). Coup de théâtre, le
Colonel Pascot, en charge du sport français, décide
qu'un match se gagne sur le terrain et fait rejouer la
finale. L'OM l'emporte 4-0. Le même Colonel va décider
de supprimer le professionnalisme de clubs et de créer
des équipes dites " Fédérales " qui seront en quelque
sorte des sélections avec les meilleurs joueurs d'une
région. Pour équilibrer le tout, il affecte d'office
quelques bons éléments aux équipes réputées plus faibles
! Voilà pour la théorie, dans les faits, "
Marseille-Provence " c'est l'OM 42/43 plus 3 ou 4 "
nouveaux ". Cette formule de championnat à 16 "
sélections " aura beaucoup de mal à se terminer sur la
victoire de Lens-Artois et n'aura pas de suite. En
1944/45, nouvelle réorganisation avec 2 groupes
nationaux, Marseille termine 4e sur 12 dans le groupe
Sud. Enfin, la saison suivante, les divisions 1 et 2
sont rétablies. Les blancs finissent aux 9e et 6e
places, avant de décrocher le titre en 47/48 grâce à une
série finale de 9 matches sans défaite. Après avoir
rejoint Lille à la première place le 11 avril, l'OM
termine avec 1 point d'avance et 4 vétérans du titre
1937: Aznar, Bastien, Dard et Zatelli. Troisième la
saison suivante, débute alors une très longue période
sans beaucoup de relief. Même la Coupe n'aime
plus les Phocéens. La preuve, après
une finale perdue 1-2 contre Nice en 54, les Marseillais
ne joueront, jusqu'en 1968, qu'un seul quart de finale
(en 1962). La meilleure performance en championnat se
limitera à une 5e place en 56. Pour la première fois, en
fin de saison 58/59, c'est la relégation. Le purgatoire
durera 3 saisons avant de faire l'ascenseur la saison
suivante. Le retour au sein de l'élite intervient en fin
de saison 1965/66. Entre temps il y eut les débuts
européens. Bien modestes à vrai dire. Engagés en Coupe
des Villes de Foires (qui sera transformée en Coupe de
l'UEFA des années plus tard), les Marseillais battent le
26 septembre 1962 l'Union Saint Gilloise (1-0, but de
Sansonetti), club de la banlieue de Bruxelles. Le retour
est moins heureux, défaite 2-4 et élimination.
Après deux saisons ternes, l'OM renaît de ses cendres en gagnant la
Coupe 2-0 contre Bordeaux en 1969. L'ouverture du score
à la 82e est due à un dénommé….Papin ! Arrière girondin
de son état et qui marque contre son camp en déviant un
tir de Novi. Deuxième en 1969/70, les Olympiens vont
être champions en 71. Marseillais et Stéphanois sont au
coude à coude à la fin des matches aller. Mais un grain
de sable vint gripper la machine verte lors du sprint
final: "l'affaire Carnus-Bosquier". Les deux
internationaux stéphanois, en fin de contrat, ayant
rendu public leur accord verbal avec l'OM, le président
stéphanois Rocher les tint pour responsables de la
défaite contre Bordeaux (31è journée) et résilia leur
contrat. Grave faute psychologique, car les "verts",
seuls leaders depuis la 25è journée, ne prirent que 8
points lors des 7 derniers matchs tandis que l'OM, qui
avait connu un passage à vide en mars-avril, fit carton
plein: 14 sur 14 et s'adjugea le titre.

Même bataille pour le
titre de meilleur buteur : Josip Skoblar, l'aigle
dalmate comme on le surnommait, marque 44 buts (meilleur
buteur européen) et devance de 2 buts le Stéphanois
Keita. En s'installant en tête dès la 4e journée pour
n'en plus bouger, les Olympiens réalisent leur premier
doublé la saison suivante, avec toujours Skoblar,
meilleur buteur français, qui devance encore Keita. Ce
dernier le rejoindra sous le maillot blanc l'année
suivante. Le championnat se termine alors que l'OM a
cinq
longueurs d'avance sur son second
(Nîmes) et qu'une victoire 2-1 contre Bastia en finale
offre à l'OM sa 8e Coupe de France. En Coupe des
Champions, la musique est différente. Difficile voire
impossible de résister au grand Ajax d'Amsterdam, roi
européen incontesté de cette époque, ni la saison
suivante à la Juventus de Turin.
L'année 72 voit une page importante se tourner avec le départ du
président Leclerc pour, une fois de plus, d'épineuses
questions financières. Le club retombe dans un relatif
anonymat de 4 années en championnat. Une période qui
s'achève heureusement par un nouveau triomphe en Coupe
(1976) où l'Olympique de Marseille vint à bout de Lyon,
2-0. Personne n'image alors qu'il faudrait attendre dix
ans avant de rejouer une finale. Peu à peu, le parcours
des Phocéens en championnat devient médiocre. Au point
d'en arriver à la relégation en division 2 au terme de
la saison 1979/80. La disparition pure et simple du club
va même être un temps évoquée au mois d'avril 1981.
Criblé de dettes c'est, pour une fois, grâce à un plan
d'aide du Groupement des Clubs Pros (la Ligue d'alors)
que l'OM termine la saison avec une équipe de jeunes,
les fameux " minots " .
Il faut dire que ces joueurs-là avaient été deux ans
auparavant soit champion de France Cadets, soit Juniors
(Coupe Gambardella). En 1984, après trois saisons
moyennes à l'étage inférieur, c'est la remontée grâce au
titre de champion du groupe A. Les deux championnats
suivants seront sans éclats (16e et 12e). Seul éclair,
la finale de la Coupe 1986 (défaite 1-2 contre Bordeaux)
entre deux événements qui conditionneront la suite de
l'histoire des Olympiens. Tout d'abord l'arrivée de
Bernard Tapie, puis celle de Jean-Pierre Papin. Près de
huit années de folie vont suivre. Certains diront les
plus belles jamais connues par l'Olympique de Marseille.

La première saison (1986/87), le
titre est dans la ligne de mire (perdu de 4 points)
ainsi que la Coupe, également perdue au profit des
Bordelais.
Pour l'anecdote, c'est la première fois dans l'histoire
de la finale que deux années de suite, deux mêmes
équipes se rencontrent. 1987/88 sera une année de
transition (6è en championnat, éliminé en 1/32 de la
Coupe par Bastia mais demi-finaliste en Coupe des
Coupes), suivie d'un premier sommet avec le second
doublé acquis en 1988/89.En début de championnat, l'O.M.
se cherche encore, et c'est l'entraîneur Gérard Banide
qui en fait les frais au bout de deux matches
infructueux. Son successeur Gérard Gili parvient à
redresser la barre et à porter le club en première
position à la 14e journée. La baisse de régime du P.S.G.
profite à l'OM qui reprend la tête à la 31è journée puis
se détache en battant son rival (1-0) grâce à un tir
canon de Sauzée à la 90e minute de la 35e journée. En
Coupe, Monaco est battu 4-3, avec un hat-trick de JPP.
Il s'agit de la dixième victoire en finale, record
français absolu.
Bien que l'effectif ait été renforcé, le second titre consécutif ne
fut pas une formalité, tant la résistance des Girondins
fut grande. Trois défaites en avril (dont une face à
l'OM) coûtèrent le titre aux bordelais. En Coupe des
Champions les Olympiens, après avoir battu Benfica 2-1
au Vélodrome, auront l'amertume d'être éliminés (0-1) en
demi-finale retour à Lisbonne sur un but marqué de la
main par Vata à 7 minutes du coup de sifflet final.
Nouveau titre en 1990/91 mais assombri par deux échecs
en finale. La Coupe, perdue à la dernière minute 0-1,
contre Monaco est la conséquence logique du coup de
massue reçu quelques jours plus tôt à Bari avec la
défaite en finale de la Coupe des Champions, aux tirs au
but, contre l'Etoile Rouge de Belgrade. Pourtant l'OM
avait réussi le formidable exploit d'éliminer en 1/4 de
finale le Milan AC, vainqueur des deux éditions
précédentes. La force de l'OM va être de redresser la
tête, de traverser une saison 1991/92 ponctuée par un
nouveau titre mais aussi par une élimination en Coupe
d'Europe en 1/8 de finale. Marseillais et Monégasques
sont au coude à coude en championnat (Monaco est leader
jusqu'à la 12e journée, puis est dépassé par l'OM), et
occupent aussi le terrain sur le plan européen. Trois
jours après avoir obtenu une qualification pour la
finale de la Coupe des Coupes, les Monégasques (qui
étaient à un point de l'OM) sont sévèrement battus par
leurs rivaux (0-3) le 18 avril au Louis II.
Quatrième titre consécutif donc pour l'OM qui était en
passe de tenter un nouveau doublé si la catastrophe de
Furiani n'avait entraîné l'annulation de la 1/2 finale
Bastia-Marseille, le vainqueur devant rencontrer Monaco.
Et nous voici arrivés à la saison 1992/93. Pour les
Olympiens cette saison est une apothéose: le club
parvient non seulement à remporter le championnat pour
la 5e fois d'affilée (contrairement aux saisons
précédentes, la lutte pour le titre est très serrée
puisque, successivement, 10 équipes sont leaders : l'OM
ne faisant le trou qu'à partir de la 30e journée) mais
encore et surtout à gagner la première Coupe d'Europe
française sur un but de Boli face aux ténors du Milan
AC. L'OM surpassait donc définitivement Reims et Saint
Etienne, battus en finale, dans l'histoire du football
hexagonal. Cet événement historique, comme le rappellent
encore aujourd'hui de nombreuses banderoles fièrement
exposées par les supporters marseillais dans tous les
stades français, fait que les Olympiens sont " A jamais
les premiers ".
A peine la joie de la victoire du
26 mai est-elle retombée que le scandale de "l'affaire
V.A.-O.M.", match avancé de la 36è journée gagné 1-0 par
les Phocéens, s'étale à la une des journaux :
dénonciation d'une tentative de corruption, dénégations,
aveux, puis dénégations tout court des dirigeants
marseillais, incarcérations, interrogatoires. Pour la
première fois, la justice française enquête sur un match
de football ! Le Conseil Fédéral (le 22/9/1993) en
attendant que la justice tranche, donnera match perdu
...
aux 2 clubs, par score de 0-0,
retirant ainsi 2 points à l'OM (ce qui ne l'empêche pas
de rester en tête du classement), et décidera de laisser
le titre de champion de France vacant. L'intersaison est
animée par les développements catastrophiques de
l'affaire V.A.-O.M. C'est l'U.E.F.A. qui frappe la
première en interdisant à l'OM de participer à la Coupe
d'Europe (6/9/1993), puis la F.I.F.A. en rajoute une
couche en retirant aux Olympiens le droit de participer
à la Coupe Intercontinentale et à la Supercoupe. Privé
de ses recettes de Coupe d'Europe, le club doit vendre
ses vedettes en pleine saison. Malgré cette hémorragie
et cette succession de coups durs, l'OM parvient quand
même à faire bonne figure en terminant deuxième du
championnat.
Sur le plan français, l'épilogue sportif de l'affaire sera connu le
22/4/1994 : le Conseil Fédéral, concluant "qu'il y avait
eu tentative de corruption" confirmera la suspension du
titre de champion jusqu'à décision définitive de la
justice, et décidera de plus la rétrogradation de l'OM
en division 2 tout en l'admettant à disputer la Coupe de
l'UEFA. La saison 1994/95 sera pleine de contraste : un
tour passé de coupe d'Europe, une 1/2 finale de Coupe de
France, mais le club continue de traverser des tempêtes.
L'ère Tapie se termine le 11 décembre 1994, et le trou
financier est tel que le dépôt de bilan (7 avril 1995)
avec sa conséquence (rétrogradation du club dans la
division inférieure à celle pour laquelle il aurait été
sportivement qualifié) est inévitable. Le club repart
sur de nouvelles bases, mais son objectif initial, la
remontée, devient d'éviter la rétrogradation en
National. Pour cela, il est impératif de terminer dans
les trois premiers et au lieu d'être promus en division
1, l'OM est maintenu en D2. Dans ce climat fort
difficile, avec défilé des entraîneurs, le club atteint
ses objectifs en 95/96. Après un départ difficile, les
Marseillais seront toujours classés dans le trio de
tête. La montée est assurée, et l'OM se paye même le
luxe d'une seconde demi-finale de Coupe consécutive. Le
retour dans l'élite en 1996/97 est moyen : 11e. Mais la
saison suivante, la 4e place obtenue par les hommes de
Rolland Courbis est synonyme de Coupe de l'UEFA. Cerise
sur le gâteau, c'est dans un Vélodrome flambant neuf de
60 000 places que l'OM dispute désormais ses rencontres.

L'année suivante
laissera un goût amer, ou sucré selon les points de vue.
En championnat se joue, avec Bordeaux, une incroyable
dramatique. Après 10 journées, l'OM compte 1 point de
retard sur eux, leaders. À la 15e journée, c'est
l'inverse. Il en sera ainsi jusqu'à la 32e journée. L'OM
perd 1-2 à Paris dans les 6 dernières minutes tandis que
Bordeaux s'impose à Lens. Lors de la dernière journée,
les Olympiens l'emportent, mais les Girondins vainqueurs
à Paris devant un PSG amorphe sont sacrés champions.
Malgré cette lutte épuisante, l'OM dispute la même
année, sa 3e finale européenne. Elle est perdue 0-3
contre Parme avec des circonstances atténuantes, puisque
de nombreux joueurs clés manquent à l'appel, soit
blessés, soit suspendus à la suite de demi-finales "
musclées " contre les Italiens de Bologne. L'OM
centenaire ne verra donc pas de titre supplémentaire
s'ajouter à son riche palmarès. Paradoxe des paradoxes,
la saison 1999/2000 va voir l'OM passer du sommet de
l'Europe aux portes de la division 2. A côté
d'authentiques exploits en Champion's League (victoires
1-0 contre les Champions d'Europe en titre de Manchester
United et les milliardaires de Chelsea), le club
marseillais réalise un parcours chaotique en
championnat. Quatrième après 10 journées, huitième après
20, à deux journées de la fin, les Phocéens ne comptent
que 3 points d'avance (une victoire donc) sur le premier
reléguable. Nancy, concurrent direct à la course au
maintien, vient obtenir le partage des points au Vél
lors de la 33è journée. L'avance n'est plus que de 2
points. Tout se joue le 13 mai à Sedan. Après avoir été
menés 0-1, les Olympiens marquent deux fois et sont
sauvés. Mais à une minute de la fin, les Sedannais
égalisent. S'ils marquent encore c'est la descente en
D2… Heureusement le match se termine sur ce nul 2-2 et
la place en D1 est conservée grâce à une meilleure
différence de buts. La dernière minute du championnat
1998/99 avait coûté le titre, celle de 1999/2000 est
salvatrice !

Lors des deux saisons suivantes les
marseillais vont continuer à errer dans les bas fonds du
championnats avec une autre 15eme place en 2000/2001 et
une 9eme place en 2001/2002 et ce malgré l'apport de
joueurs de renom et le retour de Bernard Tapie. Ce n'est
qu'avec l'arrivée à la tête du club de Christophe
Bouchet et de l'entraîneur Alain Perrin que les
marseillais vont retrouver les sommets et de nouveaux
espoirs européens et ce sans l'apport de véritables
stars. Une révolution à l'OM.

A l'heure où ces lignes sont
écrites, l'OM s'est qualifié pour le tour préliminaire
de la Ligue des Champions dix ans après le sacre de
Munich. L'équipe promise par les dirigeants est très
prometteuse et l'on ne peut qu'espérer qu'un retour sur
la scène européenne par la grande porte, celle des
grands du vieux continent.
source: OM 100 ans
d'histoire! |